Dans un monde où le climat redéfinit en profondeur les équilibres économiques, sociaux et géopolitiques, umantex a co-organisé une rencontre stratégique avec Think Innov’ autour d’un sujet brûlant : changement climatique et résilience économique. Invitée d’honneur : Catherine Desiree Gamper, experte en politiques environnementales à l’OCDE, pour une plongée lucide dans les défis à venir et les réponses à inventer dès aujourd’hui.
Le climat comme moteur de transformation systémique
Les données partagées sont sans appel : la trajectoire actuelle nous éloigne des objectifs de l’Accord de Paris. Avec une augmentation probable de +2,5°C à l’horizon 2050 (voire +4,4°C en 2100), la France pourrait faire face à :
- Une multiplication par quatre des sécheresses,
- Une baisse de 40 % de l’enneigement,
- Des canicules extrêmes durant plus de 20 jours,
- Un risque accru de feux de forêt (+50 %).
Catherine Gamper rappelle que plus aucun événement climatique extrême ne peut aujourd’hui être considéré comme indépendant du réchauffement climatique. Ce constat appelle à une redéfinition urgente de nos priorités économiques et industrielles pour favoriser une résilience économique à long terme.
Impacts économiques : les failles d’un système vulnérable pour une résilience économique
Les conséquences du dérèglement climatique se déclinent à toutes les échelles :
- Micro : perturbation des chaînes de valeur, destruction d’actifs, vulnérabilité des entreprises non assurées (ex. : 250 Md$ de pertes lors des feux en Californie, dont seulement 20 % couverts par l’assurance).
- Macro : baisse de la productivité nationale, transformation du marché de l’emploi, pression sur les budgets publics.
- Financière : désengagement progressif des assureurs sur certains risques (notamment la sécheresse), fragilisation des systèmes de couverture et d’indemnisation.
Un impératif : passer de l’adaptation passive à la stratégie proactive
Pour umantex, cette rencontre est venue renforcer une conviction : les entreprises doivent agir dès maintenant, non seulement pour atténuer les impacts, mais aussi pour construire une économie résiliente. Cette vision de la résilience économique va au-delà de la simple protection contre les risques : elle implique un repositionnement stratégique face aux réalités climatiques.
Des leviers d’action concrets émergent :
- Investir dans des infrastructures résilientes, relocaliser les chaînes d’approvisionnement stratégiques.
- Déployer des politiques de transition énergétique, intégrant l’urbanisme, la fiscalité verte, les mobilités décarbonées.
- Coopérer avec les institutions internationales pour sécuriser les trajectoires économiques et écologiques.
Le rôle des institutions : entre coopération et fracture
L’OCDE, en tant qu’acteur pivot de la coordination internationale, alerte sur les limites de l’actuel cadre réglementaire. L’exemple du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris – en raison notamment de l’absence d’engagements contraignants pour la Chine, premier émetteur mondial – illustre la difficulté d’une gouvernance climatique équitable.
Catherine Gamper appelle à une diplomatie climatique renouvelée, fondée sur l’équité, la transparence et la solidarité, avec un soutien réel de 100 Md$ par an aux pays les plus vulnérables, comme prévu par l’accord de 2015.
Pourquoi ça bloque ?
Malgré l’urgence, beaucoup d’entreprises hésitent encore à agir. Les raisons ?
- Une réglementation floue et mouvante,
- Le coût des investissements d’adaptation,
- Une attente implicite d’aides publiques en cas de catastrophe (30 Md€ débloqués après les inondations en Allemagne, par exemple).
Pour umantex, cette inertie n’est plus tenable. L’heure est à l’anticipation, à la coopération et à la responsabilité.
Ce dîner, rythmé par des échanges riches et des perspectives éclairantes, confirme notre engagement : accompagner les entreprises dans la construction de modèles durables, résilients, et adaptés aux défis du XXIe siècle.
Merci à Catherine Desiree Gamper pour sa vision structurante, et à Think Innov’ pour cette collaboration inspirante.