La stratégie, comme nous l’avons vu précédemment, navigue entre compromis, adaptation et incertitude ce qui en fait une discipline complexe à appréhender, mais d’une richesse extraordinaire. La comprendre permet de saisir comment les organisations et les leaders peuvent transformer les challenges en opportunités, en ajustant en continu leurs approches avec pour seul objectif d’atteindre l’ambition fixée.
Stratégie : Une culture Relative
La stratégie est profondément influencée par la culture dans laquelle elle est élaborée. Chaque civilisation, organisation ou individu développe une «culture stratégique » propre, façonnée par des croyances, des dogmes, des valeurs, des acquis… Cette culture détermine non seulement comment les objectifs sont fixés, les moyens nécessaires pour les atteindre et la façon dont l’exécution du projet sera menée.
Il existe plusieurs cultures dont chacune montre des perceptions et des interprétations différentes qui méritent une compréhension approfondie. Une compréhension erronée peut rapidement impacter les échanges notamment dans la relations internationales. Deux exemples de cultures et de façon de penser différentes.
- La vision occidentale : Une approche directe et tactique
En Occident, la stratégie s’est souvent développée autour d’une approche directe, héritée de traditions gréco-romaines. La stratégie est perçue comme une série d’actions planifiées visant à atteindre un objectif précis, avec une préférence marquée pour des actions rapides et décisives. Cette approche valorise l’initiative, la conquête et la recherche de solutions rapides, souvent à travers une logique de confrontation directe.
A noter, qu’il y a cependant des variantes en fonction des pays qui composent l’Occident.
- La perspective asiatique : Une stratégie de l’indirection et de l’adaptation
La stratégie asiatique, notamment chinoise, privilégie une approche indirecte. Cette culture stratégique, influencée par des penseurs comme Sun Tzu, met l’accent sur l’observation, la ruse, la patience ou le temps long est un allié. Plutôt que de forcer un résultat immédiat, la stratégie asiatique consiste à modeler les circonstances pour qu’elles deviennent naturellement favorables. L’idée est de conditionner l’environnement pour que le succès soit une conséquence presque inévitable de l’adaptation à la situation.
- La relativité de la stratégie
Ces deux visions illustrent la relativité de la pensée stratégique : ce qui est considéré comme une bonne stratégie dans une culture peut être perçu différemment dans une autre. Pour une organisation ou un leader, il est donc essentiel de pénétrer le système de pensée des autres parties prenantes, d’observer comment le concurrent ou le partenaire perçoit la situation pour adapter sa stratégie en conséquence. Cette compréhension mutuelle est structurante pour éviter les incompréhensions pouvant mener à l’échec.
L’Adaptation : Clé de la réussite stratégique
Toute stratégie, pour rester efficace, doit pouvoir s’adapter aux nombreux et perpétuels changements de l’environnement. Ce principe d’adaptation est fondamental, car la constante évolution du monde, influencée par des facteurs ou des variables multiples, la rend, comme déjà évoqué, imprévisible et incertaine.
Deux leviers majeurs modèlent l’adaptation, la dynamique du temps et la flexibilité.
- La dynamique temps
Le temps joue un rôle ambivalent dans la stratégie : il peut être un allié ou un ennemi, obligeant toutes les organisations à composer avec ce critère. Une stratégie trop rigide, ne prend pas en compte l’évolution des circonstances et sera vite inadaptée. À contrario, une stratégie qui intègre le temps comme un facteur dynamique et qui évolue en fonction de nouvelles donnes, quelles qu’elles soient, peut transformer des contraintes en opportunités.
- L’importance de la flexibilité
La flexibilité est donc essentielle. Une organisation ou un leader doit être capable de réévaluer régulièrement ses objectifs et ses moyens en fonction des nouvelles données pour ajuster ses actions. Cette approche nécessite une capacité d’adaptation permanente, une grande réactivité face aux challenges qui apparaissent, et une compréhension fine des forces en présence.
Faire de la stratégie, c’est aussi savoir se poser les bonnes questions et régulièrement se demander quel est le risque de ne rien faire ?